posté le vendredi 08 août 2008 19:23



Boulevard Voltaire je regardais,
Immobile comme une statue,
Le passage lent et incongru
D'un contestataire qui bâillait.
Boulevard Voltaire c'était l'été
Et comme partout en France bien-sûr
Y'a plus d' censure, plus d' moisissure,
Tout est parfait car c'est l'été...!
Y avait bien quelques "sans papier"
Boulevard Voltaire cet été là
Mais pas grand monde pour la "Ola"
Même pas un chien, j' l' aurais parié.
Mais "Bon sang ne saurait mentir"...
En voilà deux qui se ramènent...!
Deux pauv' clebs errant, à la traîne,
Se reniflant comme des satyres.
En sens inverse, l'air anodin
Une princesse des années folles,
Papiers en règle et l'air frivole,
Prenant Voltaire pour un champ d'crottin,
Se f'sait tirer par son chien chien,
Fière, car elle a un bar-tabac
En plein milieu d'la rue du bac...
C'est loin d'ici mais ça rime bien...!
Mes deux clochards se retournèrent.
Le plus petit m' rappelait quelqu'un,
Qui aujourd'hui s' trouve à Pékin
Mais qui lui, fait une belle carrière,
Il ne traîne pas Boulevard Voltaire.
Quand il fait chaud y s' carapate
Loin du périph' et sans cravate
Pour se payer une belle croisière.
Mais mon clébart lui il s'en fout.
C'qui veut c'est r'niffler l'arrière train
Du p'tit chien chien aux poils d'airain
A la rombière moche comme un pou.
Le gros cabot, lui l'en dissuade.
"Ce p'tit cador sent l'eau de Cologne
Et la vieille appellera les cognes
Dès que tu lui f'ras l'accolade..."
Et c'est ainsi qu' Boulevard Voltaire,
Même les chiens, quand vient l' mois d' aout,
Préféreraient prendre l'autoroute
Plutôt qu' d' affronter l'adversaire...!

Mais je vais quand même vous citer cette phrase de Desproges: " Il ya plus d'humanité dans l'oeil d'un chien quand il remue la queue que dans la queue de Le Pen quand il remue son œil"...