• posté le jeudi 06 décembre 2012 16:50


    Nous avons besoin de ces nuages, de cette pluie et de ces rails, de la poussière et de la sueur. Labeur, besogne, devoir, emploi, étude, façonnage, fonction, métier, mission, œuvre..., de nos cervelles et de nos mains, organisés, et réfléchis font nos dimanches et nos ripailles en bord de mer, sous la tonnelle d'un café de campagne, autour d'un verre ou près du feu de l'hiver. Oui, de nos cervelles et de nos mains quand nous saurons enfin chasser l'inutile et ne garder de l'humain ce que ta main donne de chaleur, et que pour le coltan mon ami du Congo ne versera plus son sang, alors nous serons libres. Mais les prédateurs aux mains poisseuses, couverts des oripeaux de la vanité, bonnes mines devant notables, esclavagistes modernes, nous font la nique... Mon pied au cul pour qu'ils dégagent, car sans eux nous saurons faire, sans eux nous aurons fer.


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  • posté le dimanche 09 septembre 2012 20:29




    Des éclats de lumière comme une peinture jetée, pulvérisée, sur les murs... Et ou doit être la peinture, si ce n'est sur des murs...? Alors, étalons, étalons la peinture.

    De toute façon, j'en ai besoin de ces éclats,...


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  • posté le mardi 28 août 2012 19:35



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  • posté le samedi 25 août 2012 12:12




    Il faisait très chaud ce samedi 18 aout et les escaliers du Tertre Saint Nicolas à Chartres étaient aussi durs que ceux de la butte... la misère en moins. Enfin c'est ce que je croyais. Je prenais des photos comme toujours, partout... comme un touriste.

    Mais moi j'étais de cette ville comme on est de quelque part: j'y suis né. Pas loin de ce tertre d'ailleurs, rue Muret à deux cents mètres. L'école maternelle Francine Coursaget, face à l'église Saint André à quelques pas, avait pour moi le gout du lait chaud, mais je ne me souviens plus à quel moment on le buvait, avant ou après la sieste... Ma mère faisait l'aller et retour 4 fois par jour jusqu'à cette maternelle... Si vous connaissiez un peu la rue Muret, la rue Chantault, et ce tertre vous pourriez à juste titre dire qu'elle était au point pour les jeux olympiques... Mon père était également de ce quartier chartrain, rue Saint Julien, comme un barreau entre ces deux rues très pentues. Tout en haut de ces trois artères chartraines, la prison de Chartres, rue des Lisses, fait " tache " ... Cette rue est peu fréquentée par les touristes... Du minuscule logement qui a vu mes premières années, on peut voir la prison. Comme une boule dans ma gorge.

    Mon appareil photo en bandoulière, je "mitraillais" tout ce que je voyais autour de moi: l’église Saint André, l'Eure, le tertre... J'avais déjà "deux milliards" de ces mèmes photos ( c'est ce que me disait Olga les deux ou trois fois par mois ou nous venions à Chartres chez ma mère ) mais c'était convulsif, comme si ces photos allaient m'apprendre quelque chose de nouveau, ou comme si j'allais oublier un souvenir et qu'il fallait que je le fixe. En fait, je lui disais qu'elles me serviraient pour mes futures peintures... J'en pris une avec l'homme en noir devant moi. La chaleur caniculaire, cette lumière, ces couleurs, semblaient accabler cet homme qui gravissait les marches péniblement. Je le laissais continuer l'ascension, tandis que je franchissais une petite porte sur la gauche qui donnait sur le jardin de l’Évêché surplombant la vielle ville. Au dessus de moi s'élevait l'édifice immense aux pierres séculaires. Je montais sur la deuxième terrasse du jardin pour me retrouver au pied de cette cathédrale. En sortant du jardin j'entendis des rires s'échappant d'une fenêtre du troisième étage d'une des vielles maisons qui faisaient face au Portail Nord. Ces bâtiments d'un autre temps étaient maintenant rénovés, et je me disais que cinquante ans plus tôt c'était peut-être les rires de mes parents que les touristes auraient entendu à deux cents mètres de là, rue Muret ... mais je n'en suis pas sûr d'autant qu'à cette époque il y avait moins de touristes et que surtout les logements de la vieille ville étaient loin d'être rénovés ( je me souviens de notre joie à tous lorsque nous avons déménagé pour une HLM rue du Faubourg la Grappe ). La chaleur étouffante et la soif me ramenèrent au présent sur ce parvis en ce mois d'aout 2012. J'entrais dans le café en face de la Flèche Nord. Sur le journal de ce matin on y indiquait l'exposition d'un peintre local. C'était en fait le but de ma sortie de cet après-midi. Je commandais une bière au comptoir en regardant autour de moi les œuvres exposées. Malheureusement, au premier coup d’œil la manière de l'artiste et les sujets présentés ne m'inspiraient pas beaucoup. Je fis signe au serveur que je désirais déguster ma bière à l'extérieur ce qui ne lui posa pas de problème. J'étais assis en face de la " Grande Dame ". Devant moi l'horloge astronomique indiquait l'heure, les phases de la lune et les signes du zodiaque depuis 1528. Combien de passants ont levé les yeux vers ce chef-d’œuvre et, comme hypnotisés par ce soleil d'artifice, décidèrent d'entrer dans l'antre mystérieux ? Pour moi, rien de mystique, simplement la beauté, l'immensité, l’incommensurable, et la curiosité, l'envie de comprendre le "pourquoi et le comment cela fut possible " m'attirent une nouvelle fois à l'intérieur. La fraicheur du lieu me laisse sceptique quant à la ferveur catholique, l'amour de l'art, etc...de tous ces touristes: je n'avais jamais vu autant de monde à l'intérieur de la cathédrale. Devant moi deux jeunes filles plongèrent leurs doigts dans un bénitier pour se signer et voyant qu'il était vide se regardèrent, surprises: même à l'intérieur de ce sanctuaire c'était la sécheresse, pas de miracle. Je souriais à leur déconvenue, et je me disais que s'il y avait eu un distributeur de bières, il aurait eu un énorme succès... Il y avait un mariage, et les orgues jouaient une musique venue d'un autre temps. Deux moines, d'un autre temps également, marchaient d'un pas rapide, la tête baissée, les mains jointes sans se soucier de leurs ouailles. Je pensais alors à Émile Combes et à son déjeuner... Soudain mon regard se fixa sur un homme assis sur une chaise. Je me rapprochais de lui et, de toute évidence ce n'était ni un touriste ni un invité de la noce. Ses habits n'étaient pas de première jeunesse. Il se redressait droit sur sa chaise, les yeux fermés et se recroquevillais soudain, Si la musique jouait pour quelqu'un, il me semblait que c'était pour lui, et qu'il était le seul à mériter cette beauté. Je le reconnu: c'était l'homme qui était devant moi sur le tertre et qui avait trouvé dans ce lieu un asile ou cacher sa misère...


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  • posté le jeudi 16 août 2012 21:01


    " C'était un matin splendide. Le ciel était d'un bleu pâle, sans bout de nuage. Un soleil éclaboussant inondait la terre. L'air était doux et tiède, à peine perceptible.

    Tout cela était bien beau, oui, du côté de la ville européenne; et surtout de l'autre côté du fleuve, là où s'étalent les villas somptueuses et les jardins fleuris. Mais dans les quartiers populaires, ce soleil magnifique faisait figure d'assassin. Sous ses rayons obliques, les masures infâmes étaient comme éclaboussées de sang. On aurait voulu le voir disparaître pour retomber de nouveau dans le noir fortuné de la nuit. Il n'y avait que la nuit pour les pauvres. "

    ALBERT COSSERY " LA MAISON DE LA MORT CERTAINE "


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