• posté le mercredi 19 mars 2014 21:22

    La fenêtre est bien le meilleur endroit pour voir passer le temps... Avant il s'arrêtait le temps, il sonnait à la porte et il entrait... Maintenant, il passe... Faut dire qu'il ne me connaît plus le temps. Il n'a plus le temps... Il est pressé, jeune, il court le temps, tout le temps. Il change les couleurs, il est froid ou chaud, sévère ou bien harmonieux.

    Le temps passe, tout va bien et soudain, parce qu’il n'a pas de mémoire il redevient sévère et il frappe... En fait je ne sais plus si c'est le temps qui est sévère (parce qu’il n'a plus de mémoire) ou si c'est ceux qui le regardent passer qui n'ont plus de mémoire... Le temps est libre et c'est nous qui ne le sommes pas, il nous enchaine, nous domine, nous opprime...

    Il faut que j'arrête de penser des conneries, le temps n'y est pour rien, le temps n'existe pas, il est mon ami... ALORS A QUI LA FAUTE... DEVINE

    LE MAUVAIS TEMPS EST SOUVENT CALME, SANS SAVEUR, C'EST LE TEMPS DU " CHACUN POUR SOIT"... MOI J'AIME LE TEMPS COUVERT, ROUGE OU NOIR COMME L'ORAGE, LE TEMPS DES CAMARADES. ROUGE ET NOIR DANS LA TÊTE... MAIS HARMONIEUX DANS LES GESTES.
    LE TEMPS COMME LE PENSAIT ROSA .


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  • posté le dimanche 02 mars 2014 12:48

    ... Un p'tit coin d'paradis, fait de taules rouillées d'un jaune orangé, et au bout de l'allée d'herbes folles et flétries, cette bâtisse immonde, qui jadis abrita des magnats de l'acier, du tissus, du papier, des chaussures, des torchons, des serviettes et des ronds... des voitures et des chars, des poudres et des canons ( liturgiques ou non ), des patrons qui bâfrèrent joyeusement sur ton vieux dos courbé et prirent leurs cliques et leurs claques pour s'installer ailleurs, là ou le butin est plus juteux... Alors oui, tu peux t'installer au château, Pépère...


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  • posté le dimanche 03 novembre 2013 19:32


    Octobre, le mois que je préfère. Ce n'est plus l'été et pas encore l'hiver, un peu comme entre chien et loup. Les éléments se déchainent, les hommes-patrons aussi qui dégueulent quelques pétards, unis contre la taxe, unis pour la farce... et on n'entend plus ainsi ceux qui sont légitimes à crier... C'est toujours le marécage dans la tête des humains prolos de chez Gad, Marine Harvest, Doux, Tilly-Sabco, etc... la liste est longue des sacrifiés...

    Et moi je roule sur cette route sinueuse, qui monte et qui descend, à travers cette pluie continue et ce vent qui balaie les collines de cette côte d'Opale et ses falaises entre Calais et Boulogne. A Audresselles des adolescents jouaient avec le ressac... Bientôt viendra le mois de Mai... Et dans ma tête toujours cette chanson de Léo Férré, LA MÉMOIRE ET LA MER:

    "... La marée je l'ai dans le cœur

    Qui me remonte comme un signe..."


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  • posté le mardi 08 octobre 2013 21:44


     

    Plus que les spectacles qui étaient partout présents dans la ville, c'est l'atmosphère de fête qui y régnait qui me plaisait. Si cela était possible tous les jours, ce serait vraiment formidable. Sauf peut-être pour le foie... En effet, les jeunes gens qui arpentaient les rues étaient passablement éméchés, pour certains complètement barrés... Une troupe d'étudiants descendait le Boulevard Saint Michel, tambourinant à me crever les tympans lorsqu’ils furent à ma hauteur. Avec mon appareil photo je mitraillais sans vraiment regarder ce que mon objectif enregistrait. De toutes façons mes prises de vue n'auront jamais l'outrecuidance de se dire artistique. Elles sont seulement un auxiliaire de ma mémoire... qui en a besoin. Après ce vacarme musical, un calme relatif envahit de nouveau la rue. Je bifurquais sur le Boulevard Saint Germain et je fixais mon choix sur un café pratiquement vide ce qui était étonnant. Dans la vitre devant ma table, une mosaïque de lumière se reflétait. Je fis appel de nouveau à ma "mémoire" que je sorti de son étui. Puis je regardais dans son cerveau ce qu'"elle" avait enregistré. A première vue il y avait là matière a faire quelques " chefs-d’œuvre " à l'huile ou l'aquarelle... Une des photos montrait une jeune femme appuyée contre l'arbre en face du café. Je levais les yeux pour la regarder en "vrai". Personne, il n'y avait personne contre l'arbre... Mais cela me fera un sujet d'aquarelle... Et Albert Cossery, que vient-il faire dans cette histoire ? Rien si ce n'est le fait que lui était un observateur infatigable de la société et qu'il n'avait pas besoin d'artifice autre que sa mémoire pour écrire des chefs-d’œuvre...


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  • posté le mardi 08 octobre 2013 21:06


    Dans la rue OBERKAMPF il y avait foule. Je voulais m'arrêter au café Charbon, mais ce n'était même pas la peine d'y penser... La grosse voiture noire devant moi freina brusquement et commença une marche arrière en stoppant au ras de ma voiture. Un homme en descendis, le regard noir et vint jusqu'à ma portière. Ma vitre était ouverte, cette nuit d'octobre était très douce. J'entendais et je voyais les musiciens juchés sur le petit balcon du café. " Alors vous n'avez pas vu mes feux de recul...? " . Je me penchais en regardant à l'arrière et lui indiquais avec mon pouce qu'avec toute la bonne volonté qui me caractérisait, il m'était impossible de reculer d'un centimètre... Je voulais ajouter que l'emplacement qu'il convoitait était une sortie de garage ... mais devant ses yeux exorbités, je me suis abstenu... Il hésita une seconde qui me parut une éternité et regagna sa voiture. Par cette douce nuit d'automne et de liesse,il aurait été dommage de rentrer chez moi avec des "oreilles de mickey", pensais-je...Une perle de sueur coulait sur ma tempe. Je dis adieu au café Charbon avec regret et décidait de rouler jusqu’au Boulevard de Belleville. De là je redescendis par la rue J.P.Timbaud. C'était plus calme, je trouvais à me garer. J'étais devant la Maison des Métallos. C'était un ancien haut lieu du syndicalisme, dirigé par l'Union Fraternelle des Métallurgistes, une branche de la CGT. L' UFM fut contrainte de vendre en 1997 et le bâtiment, convoité d'abord par les voyous de promoteurs, fut racheté par la mairie de Paris qui le transforma en maison culturelle. Cette nuit c'est un artiste américain qui en investit les lieux. Il y présente " The Mouvement of People Working ", une série de films tournés entre 1973 et 2010 dans les zones reculées de nombreux pays, et dépeignant le travail quotidien des habitants, en focalisant sur les mouvements et les gestes qui se trouvent ainsi sublimés tel une chorégraphie. En regagnant ma voiture, je me disais que même pendant mes jours de repos mes pas me conduisaient vers le monde du travail... A quelques mois de la retraite, une"psychose" doit germer en moi... Sur la portière droite et jusqu'à l'aile arrière une nouvelle et belle rayure ornait ma vieille Peugeot... " Bah, pas grave... "


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