•  

    " ligne 29- gare St Lazare - Porte de Montempoivre"     huile sur toile 65X54

     

         Novembre s'éternisait, comme tous les autres mois d'ailleurs... ! Ce n'est pas qu'elle détestait ce mois plus que les autres, c'est que comme les autres il fallait attendre son terme, que tout était réglé par cette fichue fin de mois... ! Elle ne se plaignait pas, au contraire elle se savait privilégiée... enfin c'est ce qu'on lui faisait comprendre sur toutes les radios, sur toutes les chaines d'infos continues de toutes les télés, c'est ce qu'elle lisait dans tous les journaux...!  Elle habitait Porte de Montempoivre (elle adorait ce nom) dans un ancien HBM des années vingt, rénové bien-sûr... ! A la fin de ce mois elle paiera son loyer, l'électricité et le gaz, les assurances, de quoi manger et boire pour le mois... et le découvert autorisé servira pour le resto et les sorties avec les amis...! Saint Découvert, priez pour elle. Elle déposera un cierge à l'agence bancaire de son quartier pour son dieu directeur. Il lui donnera l'absolution en lui rappelant de dire adieu à l'utopie, adieu au rêve d'une humanité rayonnante, qu'en dehors du capital et son arme fatale le libéralisme il n'y a rien d'autre à espérer. Circulez, prenez le bus, rentrez chez vous... et vous serez heureuse !   Au fond elle l'était heureuse...

        Il faisait bon dans le bus et il n'aurait pas fallu grand chose pour qu'elle s'endorme mais elle résistait...!

        Sur le boulevard elle aperçu les tentes et elle savait qu'elle était arrivée. "Ce sera chaud ce soir avec la police" pensa-t-elle, mais dans l'association d'aide aux "sans rien" ou elle était bénévole ils étaient de plus en plus nombreux. Elle était vraiment heureuse car pour elle l'utopie c'était la vie, la seule direction à suivre, et elle se disait que nous étions sur le bon chemin, vraiment, nom de dieu tout irait bien...!

          En fait elle s'est quand même endormie en passant sur le boulevard aux campeurs. "Il n'y en a plus maintenant et tout va bien...!" pensa son banquier...!


    2 commentaires
  • " Le commencement ou la fin...? "  Huile sur carton toilé 65X54 

        Tu pars ou tu restes... ?

        La cigarette fumante dans le cendrier faisait avec le contre jour un halo autour de son visage . Assis sur des boites en carton il regardait ses doigts jaunis par le tabac et pensait en souriant aux "bourges" qui seront bientôt les seuls à pouvoir acheter et subir les "aléas" de cette drogue. Lui il avait décidé d'arrêter, c'était la dernière ...! Il n'avait surtout plus un rond... Dans les cartons et le vieux sac en cuir c'est toute sa vie qu'il trimbalait dans toute l'Europe grâce à sa vieille voiture  qu'il chargeait et déchargeait dans les villes ou il s'arrêtait. Sur son téléphone il n'avait qu'une seule application: elle lui permettait de trouver un appartement rapidement,  dans la journée. Quand la recherche du logis durait plus longtemps il n'allait pas dans un hôtel (c'était hors de prix),  il dormait dans sa voiture qui était, avec son téléphone, les seuls concessions à la modernité qu'il avait dû faire à cette société qu'il exécrait... Mais il fallait bien vivre et cette vie de nomade il l'aimait bien. Ce qu'il aimait par dessus tout c'était les rencontres qu'il faisait sur ces routes de prolétaire. Il se savait esclave mais il savait aussi que cela ne durerait plus très longtemps, il suffirait d'un petit coup de pied dans la gueule des mauvaises odeurs...  un peu comme l'odeur de  sa clope dans le cendrier, une histoire de volonté, on peut ou on peut pas, on veut ou on veut pas...,  on part ou on reste ! - " alors, que fais-tu ? ". 

     Il descendit pour s'acheter un sandwich avec ce qu'il lui restait de tunes... et il en avait encore assez pour un paquet de tabac...! Le coup de pied dans les mauvaises odeurs attendra...!

     

     


    5 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires